jeudi 27 avril 2017

LE CAS MALAUSSÈNE I. ILS M'ONT MENTI / Daniel Pennac

Le Cas Malaussène I. Ils m'ont menti, Paris, Gallimard NRF, 2017, 311 p.

Né en 1944 à Casablanca, au Maroc, Daniel Pennac, de son vrai nom Daniel Pennacchioni, publie en 1985 Au bonheur des ogres dans la « Série noire ». Ce premier tome de la saga Malaussène sera suivi de cinq autres titres : La Fée Carabine (1987), La Petite Marchande de prose (1990), Monsieur Malaussène (1995), Des chrétiens et des maures (1996) et Aux fruits de la passion (1999).

Trente-deux plus tard, le lecteur enchanté de cette époque a pris de la bouteille et plusieurs rides, tout comme les personnages de la famille Malaussène, qui ont vieilli de dix-huit ans après la parution du sixième et dernier tome.

La nouveauté, le plaisir de suivre pendant plusieurs années les personnages créés par Daniel Pennac, son écriture haletante, pleine de trouvailles absurdes, cocasses et touchantes ne jouent plus de la même façon, sans compter que, cette fois-ci, l'auteur-narrateur impose son omniprésence, digresse, intervient régulièrement, interrompant le rythme et la progression du récit.

En entremêlant la littérature de l'autofiction (Ils m'ont menti), représentée par le personnage d'Alceste, auteur de la Vérité Vraie, et la littérature de fiction (Le Cas Malaussène), représentée par Benjamin Malaussène, chargé par la reine Zabo des éditions du Talion de surveiller le dit Alceste, Pennac s'égare quelque peu en chemin, et son lecteur avec lui.

C'est donc avec une certaine déception que je me suis rendu au bout de cette histoire d'enlèvement, plus ou moins perdu parmi cette foule de personnages qui composaient la première saga Malaussène, que l'on revoie ou que l'auteur rappelle ici [pour s'y retrouver, un répertoire alphabétique des personnages est disponible, en plusieurs pages, à la fin du volume].

Bref, si la magie de l'écriture déjantée, gouailleuse, percutante, mordante, réflexive et sociale de l'auteur joue toujours, trop de longueurs, de diatribes, de jeux de miroir conduisent le lecteur à décrocher et à regretter la belle époque des années 80 et 90.

« Le nouveau cycle s'annonce-t-il à la hauteur du précédent ? " Monsieur, un roman, c'est ce que chacun en pense. " » Cynthia Brisson, « Entrevue Daniel Pennac. Le grand retour des Malaussène », dans Le Libraire, no 99, février-mars 2017, p. 28-29.

7/10 Malaussène, Daniel Pennac, "Le Cas Malaussène I. Ils m'ont menti", Autofiction, Fiction