jeudi 6 décembre 2018

CALME ET TRANQUILLE / Valérie Manteau

Calme et Tranquille, Paris, les Éditions Le Tripode, 2016, 196 p.

Née en 1985, Valérie Manteau a collaboré au journal satirique Charlie Hebdo de 2008 à 2013.

Dans ce roman, plutôt un récit autobiographique où il est difficile de départager la part du réel et de la fiction, qui invoque les mânes des dramaturges Sarah Kane (4.48 Psychose) et du Congolais Sony Labou Tansi (hé ! oui), le lecteur est entraîné dans divers pays : France, République du Congo et Turquie.

Hantée par le suicide de sa grand-mère Louise, la narratrice rappelle avec humour ses relations avec ses collègues et amis de Charlie Hebdo, ses nombreux déboires avec les « soigneurs de l'âme » (psys et autres) qu'elle consulte pour surmonter ses tentations suicidaires et sortir de l'état éthylique et médicamenteux dans lequel elle s'enfonce, ainsi que sa relation ambiguë et parfois tumultueuse avec « l'amant turc ».

Ce premier roman, à l'écriture sensible et légère, malgré l'atmosphère mortifère qui règne tout au long du récit, est un excellent prélude au deuxième récit, Le Sillon (Le Tripode), qui suit les traces de Hrant Dink, journaliste et écrivain turc d'origine arménienne, assassiné en 2007 devant les locaux du journal Agos, journal bilingue, arménien et turc. Le Sillon a été couronné par le Prix Renaudot 2018.

« Pour faire du théâtre en Afrique, il faut boxer la situation. »

« J'exige le courage tragique de se marrer en connaissance de cause. »

Sony Labou Tansi (p. 10 et 90)

9/10 "Calme et Tranquille", Valérie Manteau, "Le Sillon", Sarah Kane, Sony Labou Tansi, "Charlie Hebdo", Hrant Dink