jeudi 7 février 2019

LE GRAND BAIN / Film réalisé par Gilles Lellouche

THÉÂTRE OUTREMONT, Montréal, 4 février 2019

Le Grand Bain, France, 2018, 122 minutes. R. : Gilles Lellouche ; Sc. : Ahmed Hamidi, Julien Lambroschini, Gilles Lellouche. Meilleur film de comédie (Globes de cristal 2019, Édition 13) ; Meilleur acteur de comédie, Philippe Katerine (Globes de cristal 2019, Édition 13).

Premier long métrage solo de Gilles Lellouche, après Narco et les Infidèles, cette comédie dramatique met en scène un octogone de mâles dépressifs, au mitan de leur vie, mal dans leur peau, aux prises avec des problèmes familiaux pour la plupart. Réunis dans une équipe masculine de nage synchronisée, sous la férule de Delphine, une ex-championne alcoolique de natation synchronisée (excellente Virginie Efira), et d'Amanda (tonifiante Leïla Bekhti), en fauteuil roulant, nos huit « glandeurs » s'engagent donc dans une compétition internationale qui les conduira en Norvège, y représenter l'Équipe de France.

Après un lent démarrage qui met en valeur Mathieu Amalric, dans un rôle inhabituel d'anxiolytique, le film alterne entre scènes d'entraînement et de groupes et des scènes individuelles qui déroulent le passé et le présent de chacun. Procédé mécanique, qui laisse malheureusement dans l'ombre deux d'entre eux, Basile (Alban Ivanov) et Avanish (Balasingham Thamilchelvan), un Sri-Lankais qui ne parle que le tamoul, mais compris par tous... La principale faiblesse de cette comédie, désopilante au demeurant, réside dans cet échec à éclairer les ressorts psychologiques et dramatiques de chacun, sans compter les deux entraîneuses.

La grande force de cette comédie repose principalement sur la présence et l'engagement de ces comédiens-vedettes, qui n'hésitent pas à se mouiller, quitte à en paraître ridicules. Mathieu Amalric, Benoît Poelvoorde (dans un rôle de roublard sympathique), Guillaume Canet (aux antipodes de ses rôles habituels), Jean-Hugues Anglade (méconnaissable et touchant), et, surtout, Philippe Katerine, le poète-enfant inoubliable.

Sans divulgacher la fin, on se doute bien que le tout se terminera en apothéose et en résolution de nombreux conflits. Si les ressorts mélodramatiques sont bien présents, ils n'en sont pas moins efficaces, réussissant même à tirer quelques larmes aux spectateurs trop sensibles...

8,5/10 Gilles Lellouche, "Le Grand Bain", "Comédie dramatique"