jeudi 19 octobre 2017

L'AFFAIRE BERTRAND CANTAT / Amor Fati

Dans le contexte actuel, hautement médiatisé, de dénonciations publiques de violences et d'abus envers les femmes  (et les garçons), la sortie du dernier disque solo, Amor Fati, de Bertrand Cantat, ex-leader du groupe rock français Noir Désir, (condamné en 2004 à une peine de huit ans de prison pour avoir battu à mort sa compagne et amante, Marie Trintignant, et remis en liberté en 2007), a, de nouveau, suscité la polémique.

Le magazine musical français, Les Inrockuptibles, a publié, la semaine dernière, en première page, la photo de Cantat, accompagné d'un court texte éditorial, « Cantat en son nom », mettant en valeur le chanteur en « meurtrier repenti », publication qui a, aussitôt, suscité de nombreuses réactions, dont celle du magazine Elle France, qui a répliqué, mardi dernier, en publiant en première page la photo de Marie Trintignant et un court texte éditorial, « Au nom de Marie ». [ Voir le texte de Philippe Papineau, « Affaire Cantat : Elle France réplique aux Inrocks. Le magazine rock a quant à lui publié des explications et de minces excuses », Le Devoir, 18 octobre 2017, p. B 6]

« [...] à nouveau sous les feux et les foudres de la rampe », De quoi Bertrand Cantat est-il coupable ?

Je vous invite fortement à lire le blogue de Maïa Maïakov, publié le 18 octobre 2017 dans le site français Mediapart, qui rappelle avec justesse qu' « innocenter n'est pas possible », que « pardonner n'est pas de notre possibilité », que « critiquer est de notre possibilité », mais que « cela nécessite un esprit critique, un esprit qui accepte la discussion ».


À la suite de la réflexion de Wajdi Mouawad, cité dans cet article : « Si vous décidez que le symbole est plus important que la justice, il [Cantat] ne faut pas qu'il monte sur scène. Mais s'il ne monte pas sur scène, [...] ça veut dire que vous sacrifiez un peu l'idée que vous avez de la justice, puisque vous lui infligez une deuxième peine. », à chacune, à chacun de prendre parti, de porter un jugement, en son âme et conscience.

« De quoi Bertrand Cantat est-il coupable ? De tout. Lorsqu'il s'avance sur la scène, c'est un homme qui « contemple le désastre de sa propre vie », un homme qui est la vie et la mort qu'il porte de front. Est-ce que cela fait de lui un coupable éternel ? Sûrement. Est-ce qu'un coupable n'est qu'un coupable ? Est-ce qu'un coupable n'a plus droit au retour à la vie ? » (Maïa Maïakov)

https://blogs.mediapart.fr/maia-maiakov/blog/181017/de-quoi-bertrand-cantat-est-il-coupable

Le blogue de Maïa : https://www.mediapart.fr/maia-maiakov/blog

Amor Fati, locution latine introduite par Friedrich Nietzsche au XIXe siècle, signifie « l'amour du destin » ou « l'amour de la destinée », ou plus communément le fait « d'accepter son destin ». (Wikipédia)

10/10 Maïa Maïakov, Mediapart, Bertrand Cantat, Noir Désir, Wajdi Mouawad, "Amor Fati", Philippe Papineau, Marie Trintignant, "Les Inrockuptibles", "Elle France"

marie