Nocturama, France, Allemagne, 2016, 130 min. R. et Sc. : Bertrand Bonello.
Il y a cinq ans, soit bien avant les événements de Charlie Hebdo, du
Bataclan et de la Promenade des Anglais (à Nice), Bertrand Bonello
avait scénarisé et filmé l'histoire d'un groupe multiracial de jeunes
Parisiens désabusés. Déterminés à ébranler les pouvoirs politiques et
économiques, ils commettent des assassinats ciblés et font exploser de
nombreux édifices et voitures : leurs actes ne semblent être justifiés
que par un anticapitalisme féroce.
Cette
esthétisation « réussie » ne semble conduire à rien d'autre qu'à une
xième représentation de la violence. Après une longue déambulation dans
les rues et le métro de Paris, le propos atteint son apogée dans la nuit
qui suit les événements, dans un grand magasin luxueux, temple de la
consommation, où s'est réfugié le groupe. À la violence de ces jeunes
déboussolés s'opposera celle de l'État, également sans pitié.
Film
qui pose la question de notre rapport à la violence, aux moyens
utilisés pour questionner l'ordre établi, pour protester contre le
système libéral et la société de consommation. Malheureusement, les
véritables questions semblent éludées, le réalisateur-scénariste ayant
négligé d'éclairer les motivations profondes de ces jeunes, leur psyché,
leurs malaises, leurs côtés sombres.
À la suite des nombreuses tragédies survenues en France, le titre original du film : Paris est une fête, en référence au roman d'Ernest Hemingway, a donc été changé pour : Nocturama, « Comme l'espace réservé aux animaux nocturnes dans les zoos » (Bertrand Bonello).
7/10
Mots clés : Nocturama, Bertrand Bonello, Cinémania
Mots clés : Nocturama, Bertrand Bonello, Cinémania