
Dans le huitième et dernier article d'une série consacrée à l'éducation scolaire au Québec, L'école à l'examen, Lise Bissonnette, journaliste, écrivaine et administratrice, qui fut aussi la meilleure éditorialiste de la presse écrite au Québec, lauréate du Prix Judith-Jasmin 2016 de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, pour l'ensemble de sa carrière journalistique, ne mâche pas ses mots pour dénoncer « l'ignorance contemporaine », aussi bien « l'ignorance durable » que « l'ignorance instruite ».
« [...] l'éducation n'est pas un simple outil de développement économique et d'accès à l'emploi, elle devrait être une démarche pour arriver à une compréhension du monde, de son histoire, de son présent et de sa destination. Et nul ne devrait être admissible au titre de ministre de l'Éducation sans vouloir proposer ou imposer à son gouvernement l'obligation première de reconnaître formellement qu'on éduque pour éclairer, et non pour fournir du travail de cadre ou d'ouvrier dans une cimenterie soumise aux aléas du libre-échange avec les États-Unis. »
« L'écueil, qui s'observe à gauche comme à droite, serait de confondre culture et fréquentation de la culture. La tâche de l'école n'est pas d'abord de multiplier les sorties en vue de former les futurs consommateurs de produits culturels, comme le réclame un milieu associatif affamé. Elle est de donner accès, d'offrir en priorité, les références culturelles, scientifiques, historiques qui permettront à chacun de penser sans recourir au téléphone. »
Réflexion pertinente, à mettre en continuité et en perspective avec les propos de la rencontre des Coups de Théâtre, sur le même sujet, tenue le 20 novembre 2016, animée par Émile Lansman et Jean-Gabriel Carasso.
9,5/10
Mots clés : École, Culture, Politique, Lise Bissonnette, Émile Lansman, Jean-Gabriel Carasso