
THÉÂTRE OUTREMONT, 26 décembre 2016
Les Cowboys, France, 2015, 105
minutes. R. : Thomas Bidegain ; Sc. : Thomas Bidegain et Noé Debré.
Prix D’Ornano, Deauville, 2015. Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs,
Cannes 2015.
Ce premier film de Thomas Bidegain, coscénariste des films de Jacques
Audiard, s’il utilise les codes du western, entre autres en qualifiant les
membres de la communauté country de la région Rhône-Alpes de cowboys
et les islamistes d'Indiens, met plutôt en lumière les relations père-fils dans
une quête éperdue à la recherche de la fille de l’un et de la sœur de l’autre,
et ce aux quatre coins du monde.
En 1994, la fuite de Kelly, âgée de 16 ans, pour le djihad, provoquera
une série de réactions en chaîne, conduisant son père et son frère à la
rechercher dans diverses villes et pays européens (Charleville, Sedan, Anvers,
Bruxelles, Danemark) et de nombreux pays du Moyen-Orient (Turquie, Yémen,
Pakistan). Échelonnée sur plus d’une quinzaine d’années, ponctuée par les
attentats de New York, de Madrid et de Londres, cette poursuite illustre bien
les deux facettes de l’Occident par l’entremise du père, Alain, complètement
fermé à toute altérité, et du fils, Georges dit Kid, ouvert à la souffrance et
aux malheurs des autres communautés.
Marqué par une temporalité subtile, le jeu des deux comédiens
principaux, François Damiens et Finnegan Oldfield, rend parfaitement cette
opposition, qui prendra tout son sens et son envol à mi-chemin, dans un
revirement inattendu, couronnant de belle façon les propos du réalisateur : «
l’histoire de gens simples projetés dans le fracas du monde, qui les dépasse ».
Presque shakespearien…
9/10
Mots
clés : "Les Cowboys", Thomas Bidegain, Djihadisme, Country,
Islam