dimanche 13 janvier 2019

MOI, CE QUE J'AIME, C'EST LES MONSTRES / Emil Ferris



Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, Livre premier, Montréal, Alto, [2016] 2018, 416 p. Fauve d'or au Festival d'Angoulême 2019.

Ce roman graphique, époustouflant, déroutant et imposant, mérite une longue entrée en matière, car si le lecteur ne prend soin de lire au préalable les nombreux textes informatifs, en couverture, sur la conception de cette oeuvre unique en son genre, il risque d'être passablement dérouté par l'abondance et la variété graphiques et stylistiques des nombreux textes et dessins.

 « Ce livre a été écrit et dessiné par Emil Ferris [...], traduit par Jean-Charles Khalifa, lettré à la main par Amandine Boucher, retouché par Jimmy Boukhalfa de Labogravure et édité par Dominique Bordes. »

« [Il] est le résultat d’une expérience de laboratoire composée de 42 % de mystère, 18 % de fiction historique, 6 % de romance, 21 % de souvenirs, 5 % de réalisme urbain, 6 % de critique sociale mordante, 10 % d’humour et de 3 % de thriller surnaturel. »



« En 2002, Emil Ferris, née en 1962 à Chicago, mère célibataire et illustratrice, gagne sa vie en dessinant des jouets et en participant à la production de films d’animation. Lors de la fête de son quarantième anniversaire avec des amis, elle se fait piquer par un moustique et ne reprendra ses esprits que trois semaines plus tard, à l’hôpital. On lui a diagnostiqué une méningo-encéphalite : elle est frappée par une des formes les plus graves du syndrome du Nil occidental. Les médecins lui annoncent qu’elle ne pourra sans doute plus jamais marcher. Pire encore, sa main droite, celle qui lui permet de dessiner, n’est plus capable de tenir un stylo. [Elle] décide de se battre. Elle va jusqu’à scotcher un stylo à sa main pour dessiner, ce qui lui prend un temps fou… […] Elle mettra six ans à réaliser cette œuvre de 800 pages. » (3e de couverture)

« Journal intime d’une artiste prodige, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un kaléidoscope brillant d’énergie et d’émotions, l’histoire magnifiquement contée d’une fascinante enfant au cœur du Chicago en ébullition des années 1960. Dans cette œuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d’un Crumb* et l’univers de Maurice Sendak**. » (4de couverture)

« Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, admire les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou : plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa séduisante voisine, Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le cœur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider cette mort suspecte. Elle va vite découvrir qu’entre le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s’embraser et les drames tapis dans l’ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants. » (2e de couverture)

Plus que l'histoire en elle-même, c'est principalement la qualité, la précision et la technique de la dessinatrice qui captivent avant tout, passant des planches chargées de nombreux éléments visuels à d'autres ne comportant qu'un seul dessin, jouant avec brillance des couleurs vives,  de toutes les nuances du noir.

Ne pas oublier que cette oeuvre a été entièrement réalisée à la main, avec des stylos à bille...

* « Robert Crumb est un auteur de bande dessinée américain, et un musicien compositeur, né à Philadelphie le . C'est l'une des figures de proue du comix underground d'inspiration libertaire, bande dessinée alternative plutôt destinée aux jeunes adultes qu'aux enfants, depuis la fin des années 1960. » (Wikipédia)

** « Maurice Bernard Sendak, né le à Brooklyn à New York et mort le à Danbury dans le Connecticut, est un auteur et illustrateur de littérature d'enfance et de jeunesse, célèbre pour son album Max et les maximonstres publié en 1963.» (Wikipédia)

9/10 "Moi, ce que j'aime, c'est les monstres. Livre premier", Emil Ferris, "Roman graphique", Vampires, Expressionnisme, "Fiction historique", "Critique sociale", Humour, "Thriller surnaturel", Romance, Mystère, "Réalisme urbain"