mercredi 21 août 2019

LA FILLE DANS LE MARAIS DE SATAN / Lotte et Soren Hammer



La Fille dans le marais de Satan, Arles, Actes Sud, coll. « Actes noirs », [2012] 2018, 478 p.Traduit du danois par Frédéric Fourreau : Pigen i Satans mose.

Le hasard m'a fait débuter cette série par le quatrième volet, écrit par les frère et soeur Hammer, ce qui me fut bénéfique. Ce polar portant sur les réseaux de prostitution, en l'occurrence de jeunes filles au pair, Africaines, ainsi que sur les jeux de hasard illégaux, m'a fait pénétrer dans l'univers de Konrad Simonsen, environ soixante ans, un peu enrobé, grand et légèrement voûté, et de la Comtesse, enquêteurs de la police danoise, et de leurs acolytes, Arne Pedersen, Klavs Arnold et Pauline Berg.

Charmé par leur personnalité, par l'écriture, très maîtrisée, et le volet social, très présent, je suis retourné à la source, soit à la lecture des trois ouvrages précédents : Morte la bête (2011), le Prix à payer (2012) et le Cercle des coeurs solitaires (2013), me permettant ainsi de mieux comprendre les relations entre les principaux personnages, ainsi que les divers événements ayant marqué leur évolution, tant physique que mentale. Si le dénouement de Morte la bête (abus sexuels et vengeance) m'a laissé quelque peu sceptique, pour ne pas dire sur ma faim, j'ai nettement plus apprécié les deux suivants, le Prix à payer (un meurtre présentant d'étranges similarités avec un homicide commis vingt-cinq ans plus tôt) et le Cercle des coeurs solitaires (Simonsen, rattrapé par le passé, ébranlé par la maladie, revient sur sa jeunesse et ses premières années dans la police, sur les illusions perdues d’une génération).

Contrairement aux polars suédois (plus mélancoliques, portant sur des problématiques liées aux immigrants, à l'échec de leur insertion, aux relations filiales) et aux polars islandais (très mélancoliques, davantage centrés sur le passé et l'occupation britannique et américaine, pendant la dernière grande guerre), les polars danois n'hésitent pas à aborder directement, avec humour et cynisme, des sujets d'actualité propres à nous rejoindre : prostitution, abus sexuels, fusillades, le suspense consistant non pas à découvrir le ou la coupable, souvent connu dès le début, mais bien le processus menant à sa capture.

Morte la bête, Arles, Actes Sud, coll. « Actes noirs », [2010] 2011, 398 p. Traduit du danois par Andreas Saint-Bonnet : Svinehunde.

Le Prix à payer, Arles, Actes Sud, coll. « Actes noirs », [2010] 2012, 459 p. Traduit du danois par Michèle Lamothe Nielsen : Alting har sin pris.

Le Cercle des coeurs solitaires, Arles, Actes Sud, coll. « Actes noirs », [2011] 2013, 429 p. Traduit du danois par Michèle Lamothe Nielsen : Ensomme hjerters klub.

8,5/10 Lotte Hammer, Soren Hammer, "Polar danois", Suspense, "Roman policier", "Morte la bête", "Le Prix à payer", "Le Cercle des coeurs solitaires", "La Fille dans le marais de Satan"