
Sibyl, France, Belgique, 2019, 100 minutes. R. : Justine Triet ; Sc. : Justine Triet et Arthur Harari. Voir Sybil [sic], roman biographique de Flora Retha Schreiber, paru en 1973, qui raconte la vie de Shirley Ardell Mason, atteinte du trouble de la personnalité multiple. (Wikipédia)
Drame psychologique, mettant en vedette Virginie Efira, Adèle Exarchopoulos, Gaspard Ulliel et Niels Schneider. Ce dernier (notamment en couple avec Virginie Efira à la ville, ce qui n'est pas anodin dans le film), invité à prendre la parole avant la projection, qualifiera le film de « Méandres de la création ». Je parlerais plutôt des « Méandres de la manipulation ou de la Vampirisation ».
Psychanalyste aux prises avec un lourd passé familial et avec l'alcool, Sibyl, interprétée avec fougue et passion par Virginie Efira, quitte la majorité de ses patients pour se consacrer à l'écriture d'un roman. L'arrivée inopinée de Margot, larmoyante Adèle Exarchopoulos, comédienne dans un film en cours de production, enceinte d'Igor, l'acteur principal de ce film, interprété par Gaspard Ulliel, lui-même en couple avec Mika, la réalisatrice allemande, lui fournira l'intrigue et la matière de son roman, sous le couvert d'une aide psychologique.
Amenée à participer au tournage, qui se déroule dans l'île de Stromboli, Sibyl revivra, par le biais des tourments de Margot, un lourd passé charnel et amoureux avec son ex-amant Gabriel, interprété par Niels Schneider, avant de succomber à son tour au charme d'Igor et de replonger dans l'éthylisme.
Résumé ainsi, l'intrigue apparaît pour le moins conventionnelle. Elle est toutefois sauvée en partie par la réalisation, composée de multiples fragments kaléidoscopiques, par un jeu constant entre le passé et le présent, un va-et-vient entre la réalité et la fiction, pas toujours facile à démêler pour le spectateur, et, surtout, par l'interprétation puissante de Virginie Efira, qui se donne corps et âme au service du personnage et du scénario. Malheureusement, celui-ci pèche par un excès d'intrigues secondaires (les atermoiements de la soeur de Sibyl et l'enterrement de leur mère, un mari falot, par exemple), qui ne font qu'embrouiller la partition principale.
Comme le dit si bien Sibyl : « Ma vie est une fiction », à laquelle il n'est pas toujours possible d'adhérer.
7/10 Sibyl, Justine Triet, Virginie Efira, Niels Schneider, "Drame psychologique", "Trouble de la personnalité multiple"