CINÉMANIA (Montréal, du 7 au 17 novembre 2019) Noureev / The White Crow, Grande-Bretagne, France, Serbie, 2019, 127 minutes. R. : Ralph Fiennes ; Sc. : David Hare et Julie Kavanagh.
« En juin 1961, au pic de la guerre froide, le ballet du Kirov se produit à Paris, sur la scène de l’Opéra, où triomphe, dans « le Lac des cygnes », un danseur étoile de 23 ans. Suivi par les agents du KGB et guidé par Clara Saint (Adèle Exarchopoulos), fiancée à un fils [décédé] du ministre de la Culture André Malraux, le sanguin, ambitieux et puéril Rudolf Noureev tombe amoureux de la capitale française, ses artistes, ses nuits folles et sa liberté. Alors que le Kirov s’apprête, depuis Le Bourget, à s’envoler pour Londres, Noureev, à qui les autorités soviétiques ordonnent de rentrer à Leningrad, se jette, en plein aéroport, dans les bras de deux policiers français et demande l’asile politique : « Je voudrais rester dans votre pays. » L’épisode est connu. Le film de l’acteur britannique Ralph Fiennes n’apporte rien qu’on ne sache déjà. Le principal intérêt de ce biopic académique est de voir, dans l’impossible rôle de « Rudi », le danseur ukrainien Oleg Ivenko, de l’Opéra de Kazan. [...] » (Jérôme Garcin, L'OBS)
Film académique, certes, qui pour ma part m'a beaucoup séduit. Le talent d'Oleg Ivenko, dont c'est le premier rôle au cinéma, la réalisation, tout à la fois sobre et contrastée, de Ralph Fiennes, qui interprète le mentor de Rudolf Noureev, né en 1938 à bord du Transsibérien, dans la région du lac Baïkal, qui passera son enfance et sa jeunesse à Oufa, capitale de la République soviétique de Bachkirie, avant d'entrer à l'École de danse Vaganova de Léningrad.
Le parcours linéaire de celui qui était surnommé le « corbeau blanc », de ses débuts à Léningrad à son apogée à Moscou et à Paris, est entrecoupé de séquences, en noir et blanc, sur son enfance, illustrant une Russie traditionnelle et paysanne, au moment de la Seconde Guerre mondiale.
À ne pas rater : le générique de la fin où apparaît, en filigrane, le vrai Rudi, dont le secret est d'avoir su « emprunter au féminin ».
9/10 "Rudolf Noureev", Noureev, "The White Crow", Biopic, "Drame historique", "Guerre froide", Danse
