Débutants, Montréal, Mémoire d’encrier, 2019,
557 p.
« Catherine Blondeau vit à Nantes où elle dirige Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique, depuis 2011. Auparavant, elle a occupé diverses fonctions. Maître de conférences en littérature et arts du spectacle à l’Université de Rouen, directrice de l’Institut Français d’Afrique du Sud à Johannesburg, attachée culturelle à Varsovie, et conseillère artistique du festival Automne en Normandie. » (Babelio)
Son premier roman, finaliste du Prix des libraires de France 2020, est divisé en quatre parties : Une détermination ; Une rencontre ; Une déflagration ; Une malédiction. L’action se déroule dans différentes parties du monde : Dordogne (France), Londres (Angleterre), Johannesburg (Afrique du Sud) et Walbrzych (Pologne), représentées par trois figures centrales : Nelson Ndlovu, archéologue sud-africain, Peter Lloyd, traducteur anglais, homosexuel, et Magdalena Kowalska, qui tient une maison d’hôtes à Meyrals, à côté de Les-Eyzies-de-Tayac-Sireuil, pivot du récit.
« Lutte anti-apartheid et migrations forcées, violence des héritages et désirs de liberté, peur de l’enfantement et poids des attachements. Les récits s’entrecroisent et les vies se répondent dans cette fresque haletante où l’Histoire n’épargne personne. » (4e de couverture)
Si ce premier roman n’a pas remporté le Prix des libraires de France 2020, ce n’est pas faute d’intérêt ni de réussite. L’auteure a une excellente connaissance des lieux où l’action se situe, y ayant vécu et travaillé. Récit écrit sans fioritures, incarné par des personnages forts et attachants, dans lequel s’entremêlent sentiments et passions, violence et révolte, archéologie et fresques paléolithiques, amour et amitié, campagnes et cités, jalousies et névroses, bref, un univers hautement romanesque, hanté par la grande Histoire, celle de l’apartheid en Afrique du Sud et de la Pologne à la fin de la Seconde Guerre mondiale et de l’emprise soviétique, sous le général Jaruzelski.
Si les chapitres londonien et polonais se déroulent davantage en vase clos, l’auteure entremêle habilement les récits portés par Nelson et Magda, couple lumineux, et amoureux.
Une seule ombre au tableau : l’intégration, dans Une déflagration, du polar et de l’enquête policière, genres dans lesquels l’auteure ne m’a pas semblé aussi à l’aise, pleinement en possession de ses moyens et de ses connaissances.
Cela dit, une nouvelle auteure à découvrir et à suivre.
8,5/10 Apartheid, ʺAfrique du Sud”, Johannesburg, Dordogne, Pologne, Londres, Archéologie, ʺMémoire d’encrierʺ