lundi 21 février 2022

Yves RAVEY / Écrivain


 Enlèvement avec rançon, Paris, les Éditions de Minuit, 2010, 140 p. 

Un notaire peu ordinaire, Paris, les Éditions de Minuit, 2013, 108 p.

La Fille de mon meilleur ami, Paris, les Éditions de Minuit, 2014, 156 p.

Trois Jours chez ma tante, Paris, les Éditions de Minuit, 2017, 188 p.

Prix Marcel-Aymé en 2004 pour le Drap ; Prix Renfer, prix littéraire suisse créé en 2007 et décerné pour la première fois en 2011, à Yves Ravey, pour l'ensemble de son oeuvre.

Né en 1953 à Besançon, il est l'auteur de près d'une vingtaine de romans et de plusieurs pièces de théâtre, lauréat du Prix Marcel-Aymé en 2004 pour le Drap (« ou l'absence du père »), roman écrit en 2002, créé à la scène au Théâtre du Vieux-Colombier en 2011 et entré au répertoire de la Comédie-Française.

Étonnement non seulement de ne pas connaître cet écrivain, mais de n'en avoir jamais entendu parler, alors que j'ai la prétention de suivre attentivement l'actualité littéraire, j'ai été ravi de découvrir une petite partie de son oeuvre romanesque, grâce au blogue de Benoît Melançon, l'Oreille tendue, qui avait attiré l'attention de Malolo pour les dialogues en style direct, indirect et indirect libre... (voir le blogue de B.M. du 3 mai 2021).

Nous avons dévoré, à tour de rôle, quatre romans de Ravey, publiés aux Éditions de Minuit (voir supra). Difficilement qualifiables, entre le thriller et le roman noir, ces courts romans (entre 90 et 190 pages, aérées) se lisent d'une traite, happant le lecteur dans une tension et une atmosphère étouffante. Une atmosphère à la Simenon, qui ne repose pas sur les descriptions mais sur les dialogues, ai-je dit à Malolo, En me référant à Wikipédia, me voici, sans le savoir, adoubé par le thuriféraire de l'oeuvre de Georges Simenon :

« Dans un article de son blog littéraire, Pierre Assouline décèle en Yves Ravey un héritier de Simenon et il exprime son sentiment à propos d' "Un notaire peu ordinaire" dont Philippe Claudel lui a parlé : "La véritable atmosphère-Simenon y est : non pas la pluie et le brouillard, qui en sont les poncifs, mais ce qu’il y a de plus profond en surface dans ce qu’il faut bien appeler un climat : moiteur du soupçon qui monte, pesanteur des choses, désagrégation des rapports sociaux, variation des intensités de lumière, souci du détail, lenteur des gestes et des déplacements, absence totale de complaisance, forme d’ennui jamais ennuyeuse, compassion pour les personnages qui va bien au-delà de l’empathie ; et bien sûr économie du style, sobriété de l’expression, dépouillement des descriptions, usage des mots-matière (non pas une « photo » mais une « photo de classe »). [...] Cela dit, pas de malentendu : ce n’est pas du Simenon mais bien du Ravey." » (Wikipédia)

Des titres en apparence anodins, des personnages familiers, des intrigues glauques, mais sans le gore des romans noirs hantés par des tueurs en série et des psychopathes plus terrifiants les uns que les autres, l'univers romanesque de Ravey développe chez le lecteur des sentiments troubles, notamment par la sympathie développée avec les narrateurs, manipulateurs et cyniques à souhait, « des escrocs pitoyables, d'une naïveté et d'un cynisme réjouissants ». (Wikipédia)

« L'atmosphère singulière des romans d'Yves Ravey et leur puissance hypnotique tiennent donc à la narration de situations presque banales mais réellement angoissantes vécues par les personnages de ses romans qui pourraient tous appartenir à la même famille, à la lente montée de cette narration dramatique qui, telle un ressort qui se tend peu à peu, les poussera inexorablement au bout d'eux-mêmes [...]. » (Wikipédia)

Je ne peux que recommander la lecture de l'article éclairant de Wikipédia et, surtout, des ouvrages d'Yves Ravey.

9/10 "Yves Ravey", "Enlèvement avec rançon", "Un notaire peu ordinaire", "La Fille de mon meilleur ami", "Trois Jours chez ma tante", "Roman noir", "Georges Simenon", Thriller, "Benoît Melançon", "L'Oreille tendue"